Poétereau de 24 ans, Aurélien Rodot est né en terres pluvieuses de l’Est de la France, auteur de plusieurs livres jetés en pâture dans les fosses de l’auto-édition, amant inavoué de la littérature du XIXème et du cinéma noir, errant saisonnier. Il nous propose dans le calice d’un breuvage mince et alarmant, qui ne tiédit pas dans la paume des deux mains, des promenades nocturnes au coeur de nos intuitions. Un livre de chevet pour agiter les raisons qui endorment le temps.
Extrait :
Nuit VIII.
Tu m’es venue au jour le plus fou – magenta mon seul mets te voir nue au gré des somnolences écris-moi cette lettre amoureusement – ta belle main caressant mon cœur qui se balance « ces rendez-vous ratés dépouillent les soleils » me dis-je entre deux nuits où pieux silence y tombe où l’espace alourdi se défend du sommeil du vent qui paresseux se traîne au pied des tombes l’odeur que fait la pluie accoudée aux persiennes ce sanglot qu’est l’amour avant qu’il ne survienne et ces heures toujours plus brillantes d’effroi. tout s’arrange en blessure – invente ma mémoire habite ma maison nouvelle mes armoires où mon âme si tu crois endurer ma croix la vie a résonné en moi comme une ogive.