Le mouvement communiste du XXe siècle reste une énigme : après sa dissolution, il n’a pas été possible de mener une véritable réflexion sur sa nature et son devenir. De tous ses différents visages, le maoïsme–chinois et occidental est probablement le plus troublant et celui qui présente les plus grandes difficultés vis-à-vis de toute tentative d’analyse rétrospective. En France, en particulier, les anciens militants maoïstes ont déployé nombre de stratégies pour contourner, ou plutôt pour entretenir, cette impossibilité.
Notre but ici n’est pas de fournir un bilan définitif et complet de la séquence maoïste ; nous croyons pourtant que les conditions existent pour déchirer partiellement le voile d’un oubli souvent intéressé et pour proposer une anamnèse.
Le Séminaire du Groupe de recherches matérialistes a rencontré les traces des discours et des pratiques maoïstes en travaillant sur la politisation du monde étudiant dans la seconde moitié du XXe siècle. Par ce biais, nous avons pu les aborder du point de vue d’une articulation de concepts qui explique peut-être le caractère troublant de cette séquence : l’articulation idéologie-sujet-savoir.