Le Témoin incertain est placé sous l’égide de la « déesse aux mille sources », la muse poétique, dont l’origine est lointaine, avant la matière. Le recueil oscille entre l’intérêt de Tristan Clancier pour les mythologies, les mystères de la création, et le besoin d’enfance, des histoires de l’enfance, l’observation des choses, humaines, animales et végétales.

Tantôt l’auteur nous fait revivre la création de l’univers ; tantôt, il épingle sur le mode de l’instantané des choses vues, observées en soi ou hors de soi. Au cœur du recueil, une section dédiée à Jean Folain, « Lieux dits », évoque un passé lointain, celui de la vie quotidienne des campagnes où vivaient ensemble enfants, adultes jeunes et vieux.

La dernière partie du livre, « La toison d’ailes », effectue un retour sur la création, cette fois poétique, que le poète sait dépendre du regard des autres, des questions qu’il entend, et dont les « pensées incertaines » nourrisent la réflexion.

 

Passée
la rose

La main précise
coupe plus bas
telle branche
rabattue
à travers les épines

L’arbuste allégé
demain arrête le regard
plus robuste
que jamais.

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L’instant où les lieux
deviennent familiers,
par des voies singulières,
perceptibles ou non, facétieuses
comme la mémoire,
oubli ou habitude

Le lieu est toujours un témoin.