Pour un poète, seule l’écriture répare ce que la perte a meurtri.
Les saisons ont passé, la douleur ne crie plus l’absence, le crabe ne pince plus la poitrine. L’écriture s’en trouve sereine et apaisée.
Le temps a lissé la souffrance, la plume légère et sensible nous ramène à l’essentiel.
Le recueil aérien, par moment cathartique, ouvre une fenêtre vers le ciel et les oiseaux, là où se compte l’éternité.
Les années lui ont appris les mots justes, les mots vrais.
Les volets du temps peuvent doucement se clore « alors que la lumière insensée d’une encre neuve y pénètre ».
Des poèmes tout en intériorité auxquels font écho les aquarelles nuancées de Catherine Berael.

Extrait

le poète
est
cet accident
qui
bute
sur un mot
et
rebondit
sur les aurores

de
quel royaume
parlent-ils donc
les poètes
quand
ils crient
famine
aux dieux
qui
chutent
dans leurs mots ?
de
quel royaume
parlent-ils ?