• Auteur(s): Christophe Mahy
  • Éditeur: L'Herbe qui tremble
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Peintures d'Anne Slacik. Postface d'Éric Piette
  • Format: 14 x 19.5cm
  • Nombre de pages: 96 pages
  • ISBN: 978-2-918220-45-9
  • Parution: 2017
  • Prix: 14 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué.

Dans la suite de poèmes du Vieil Automne, c’est la vie qui se déploie, de murmures en murmures, sans cris, sans hargne, cette vie qui nous traverse tous, qu’on expérimente tous, si nous ne nous oublions pas nous-mêmes. Lire Christophe Mahy, c’est lire un véritable poète, c’est entrer dans la famille des résistants, vitaux, capables de réanimer l’humanité de l’homme, d’accueillir le monde.

Apprentis poètes que nous sommes, Christophe et moi, suivant bien sûr l’adage loyal de Jean-Claude Pirotte, les poèmes délicats et discrets nous maintiennent dans ce lieu habitable comme nul autre. Où est mon pays ? s’interroge Frénaud (André Frénaud, « Où est mon pays ? », in Il n’y a pas de paradis). Dans le poème. Mais toujours ce lieu fragile mis en doute, et par l’auteur du Vieil Automne (« et je n’ai même pas/ le moindre poème/ à faire valoir »), et par celui du Passage des ombres (« où est mon pays le saurai-je/ un jour le saurai-je ombres amies ? », Jean-Claude Pirotte). Le doute, le fugace, ce qui échappe, et ce que le poète peut saisir sur le papier, presque malgré lui, tracent une ligne de fuite qui compose avec le temps. Entendons-nous bien, le temps du poème n’est pas celui des villes besogneuses ; il est un temps mystérieux, celui d’un bois d’horloge à cadran, celui d’une nuit éternelle ou impitoyable, celui de la vision qui accueille le mystère sans vouloir le rendre captif.
— Éric Piette

 
Extrait

La solitude est un pays
où je m’attarde volontiers
Loin de la mer
la lumière est dans le pré
ou les forêts
et ma mémoire au vent
pour passer le temps

en oublie les nuages.

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À nous lire et nous relire
un soir où à la porte
frappera le vieil automne
ce sera l’heure peut-être
de la pluie dans l’enclos
et le moment sans doute
des mortes saisons

sur la page indécise.