À la croisée de la philosophie analytique et du pragmatisme, du sémiotique et du sémantique, mais aussi et surtout de la théorie habermassienne de la communication, l’« argumentation esthétique » qu’il a élaborée participe d’une pratique et d’une théorie de l’intersubjectivité dont la visée est l’élaboration d’une « rationalité esthétique ». Dialoguant régulièrement avec l’histoire de l’art et la critique d’art de son point de vue d’esthéticien, Rainer Rochlitz a toujours tenu à développer une relation directe et immanente avec les œuvres contemporaines, plastiques ou littéraires. (Jacinto Lageira)
Rainer Rochlitz (1946-2002) a été directeur de recherche au CNRS et directeur de séminaires à l’École des hautes études en sciences sociales et à l’Université européenne de philosophie. Philosophe, historien d’art et traducteur français spécialiste d’esthétique, il a beaucoup contribué à faire connaître les écrits du jeune Georg Lukács, de Walter Benjamin et de Jürgen Habermas dont il fut l’un des principaux traducteurs en France. Il a notamment publié aux éditions Gallimard : Le Désenchantement de l’art. La philosophie de Walter Benjamin, 1992 ; Subversion et subvention. Art contemporain et argumentation esthétique, 1994 ; L’Art au banc d’essai. Esthétique et critique, 1998, ainsi qu’une édition des essais de Walter Benjamin, Œuvres, 3 tomes, 2000.