Comment s’ouvrir à l’autre, dans ce qu’il a de plus surprenant ? Écouter les arbres nous aidera-t-il à rebâtir dans la croissance un monde ravagé ? N’avons-nous pas tous rêvé d’ajouter aux listes closes un élément qui les outrepasse, une huitième merveille, un sixième sens ? Telles sont les questions que nous posent ces trois séries d’apologues, pour nous inviter à sortir de nos certitudes. « Il est un peuple » se plaît à explorer les formes les plus improbables du vivant. « Ce que content les arbres » invite le rescapé d’une humanité anéantie à inscrire un nouveau monde dans l’écoute de la Nature. « Le roi rebelle » prolonge dans l’imaginaire les expressions stéréotypées comprenant des séries limitées où l’homme d’aujourd’hui ne trouve plus sa place. Entre poésie et petit conte fantastique, l’apologue nous invite à explorer en nous la pensée symbolique pour répondre aux grandes angoisses du monde contemporain.

Extrait

Il est un peuple dont les doigts sont des couteaux et les dents des hachoirs. Il ne distingue pas la paix de la guerre, la haine de l’amour. Il se méfie des caresses autant que des duels. Il ne parle qu’à mi-mot, mais ne donne que des avis tranchés. Et quand il vous embrasse, il cicatrise les plaies à petits coups de langue.