En apparence, une enquête policière, une légende paysanne, une chronique de la drogue, une fable de science-fiction écologique sous acides, un conte pour enfants tristes, et même un hommage à la Quatrième Dimension, chaque récit détournant avec passion les règles du genre abordé…Mais sous ces apparences, veille l’enfer et ses multiples masques. Enfer charnel, conjugal, mythologique ou mental, l’enfer de la marge, de la rébellion, de la déchirure, de ce qui ne s’intègre pas, ne s’égalise pas, l’enfer des écorchés, des égarés, évadés du monde et d’eux-mêmes. Ces enfers qui nous happent à tout instant…
Kenan Görgün se définit comme un étranger de partout. Citoyen d’Occident ayant ses racines dans un petit village anatolien, il faut chercher après lui dans ses écrits : romans, nouvelles, pièces de théâtre, scripts pour le cinéma, chansons pour groupes de rock,
journalisme gonzo dans les coulisses de la culture. Avec ce roman séminal, il pousse encore plus loin le brouillage des frontières et des identités et cosigne une œuvre littéraire avec « Yadel », un auteur qui existe et n’existe pas, qui est Kenan et surtout son alter ego, empruntant à partir d’ici les chemins de traverse de sa propre aventure romanesque, avec des textes qui seront (et ne seront pas) l’œuvre de Kenan Görgün.