Lente dérive de sa lumière parcourt les saisons avec au cœur le pressentiment de la perte. Traverse en déclinant les murmures et les brouhahas d’un monde éreinté. Paysage fuyant des visages, prétextes ou rêveries. Et pourtant il y a cette lumière, un océan de choses, le plaisir cru ou diffus, toujours offert. Cette volupté renouvelée qui devenue beauté nous aide à repriser le fil du temps, de la vie. Que resterait-il sans le lien, sans cet amour ? Sur la page, les mots tombent sans rythme, une pluie silencieuse, un soleil raturé, le flottement des embruns immolés de feux vespéraux. Nous sommes restés dans la chambre, adossés aux murs, avec l’odeur du cendrier et, contre notre toit, le tintement des gouttes de pluie. L’amour qui se devine à la lecture des quatre saisons du présent recueil, nous l’observons par le trou d’une serrure.
— N. Molamba
Arnaud Delcorte est professeur de physique à l’université de Louvain et à l’université Saint-Louis à Bruxelles. Il a contribué à plusieurs revues de poésie (Sources, Point-Barre, Diptyque, IntranQu’îllités, etc.) Ses deux premiers recueils de poèmes, le Goût de l’azur cru et Toi nu(e) / Dans le linceul étoilé du monde, ont été publiés par le Chasseur abstrait éditeur en 2009 et 2010. En 2011-2013, il a publié Écume noire, Ogo, Éden et a participé au collectif Poètes pour Haïti à L’Harmattan.