Écriture d’une très grande singularité que celle d’Anne Penders. Chacun de ses textes est une entreprise au long cours explorant de multiples affluents de la conscience, de la perception, et du monde qui se montre et se rend présent. Ce livre est un essai poétique autour d’un mot, l’envers, dont il explore la polysémie et le pouvoir de résonance : l’envers des choses et du monde sensible qui nous entoure, et qu’il appartient à l’écriture de révéler, de mettre au jour. L’Envers se présente dès lors comme un carnet de bord où se mêlent les notations du quotidien, les souvenirs, les réflexions et les longues expériences de voyages de l’auteur. Présence d’une écriture du monde, écriture de la présence au monde, ainsi pourrait-on résumer cette tentative répétée de s’adresser au lecteur depuis ce que nous connaissons afin de débusquer ce que nous ne connaissons pas encore.
Les voies qu’explore Anne Penders témoignent également de sa réflexion sur l’art et de son travail dans les domaines plastique et audiovisuel. Mis en page dans un format à l’italienne, avec une grande attention à la présentation matérielle du texte, l’Envers se donne autant à voir qu’à lire.
Anne Penders est docteur en histoire de l’art de l’Université libre de Bruxelles (ULB) avec une thèse sur le land art publiée en deux volumes aux éditions La Lettre volée. Elle a également une formation de photographe acquise à l’école des Arts d’Ixelles. Depuis plusieurs années, elle se consacre principalement à l’écriture de création et à son travail de plasticienne. Auteure de plusieurs vidéos avec textes et de multiples installations présentées dans des expositions personnelles ou collectives en Europe, en Amérique et en Orient, elle a également publié des romans, des récits, des recueils de poésie et des essais. On retiendra notamment: Une solitude nomade, (Le Cri, 1999), les Mains nues (Le Cri, 2001), Dimanche (Esperluète, 2004), le Lundi d’après (Esperluète, 2007), Jaune (Le Cormier, 2009), l’Envers (Le Cormier, 2011).