Dans son préambule, Philippe Lekeuche se penche sur le sens du travail du poète, après longtemps de poésie. « Faire » de la poésie, dit-il, est un « acte ». « Il n’y a pas de mots d’amour, il n’y a que des preuves d’amour, cela a un prix (par exemple donner sa vie), tout comme cette pratique de la poésie exige des renoncements, et même le sacrifice – je le souligne -, la question restant ouverte : le sacrifice de quoi ? On ne le sait pas, on l’apprend avec les années, dans l’endurance. Je veux dire qu’on le vit, c’est une épreuve. Et quant à la réponse de savoir si cela en vaut la peine, elle fait toujours défaut. Et qu’importe. On n’a guère besoin d’elle. »
Philippe Lekeuche est né à Tournai en 1954. Professeur de psychologie clinique en université, il a dirigé des études notamment sur Hölderlin, Kafka, Nietzsche et Verlaine. Il publie régulièrement des articles critiques sur des poètes contemporains.