Du particulier vers l’universel, l’incessant cheminement de l’être humain vers plus d’humanité. On le lira, dans ce texte, je suis parti du point de vue du créateur, homme seul s’il en est, pour l’ouvrir et l’objectiver vers la création, et le regard des autres sur cette création, c’est-à-dire ce qu’il est de coutume d’appeler art. Pour constater en chemin que seul le capital, hier et aujourd’hui, a les moyens de consacrer une création en art, par le passe-passe de la marchandise, et d’imposer au public sa conception de ce qui est l’art. Pour affirmer enfin qu’une autre création, qu’un autre art sont possibles, et pas seulement dans les marges du marché.
— Serge Noël
Serge Noël est né en 1956, l’année du Bois du Cazier et du vingtième Congrès de Moscou. Depuis quarante ans, il travaille comme éducateur et animateur dans les quartiers populaires de Bruxelles.
À l’âge de quatorze ans, il a découvert le maoïsme et le surréalisme, et il n’a cessé de militer dans les milieux de gauche radicale, contre le racisme, contre la guerre, contre les injustices sociales et pour le féminisme. Aujourd’hui, il anime des ateliers d ’écriture, des cours d’alphabétisation pour le compte d’une asbl qu’il a contribué à créer il y a vingt ans. Son écriture s’est nourrie de surréalisme mais aussi de constats sociaux et d’aspirations amoureuses.