• Sous-titre: Roman de guerre
  • Auteur(s): Nicolas Florence
  • Éditeur: Aden / La rivière de cassis
  • Genre: Roman
  • Péritexte:
  • Format: 13 x 18.5 cm
  • Nombre de pages: 234 pages
  • ISBN: 9782930402758
  • Parution: 2008
  • Prix: 20 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Belles Lettres (Belgique et France).

Liban 2006. Morte l’espérance de la vie simple et bonne. Se mettre à l’abri est le premier réflexe d’un être harcelé par la violence, mais l’intolérable est là qui dit non, qui ne veut pas tourner le dos, non, non, ne pas bouger d’un pouce. Plutôt rester, faire front, rendre les coups, chercher les armes, le camp des combattants et se battre jusqu’à la mort. De l’ennemi. De la sienne. Une affaire d’hommes ? Non, de femmes. Leur nom ? Assia et Fouzia.

D’autres personnages vont suivre, chapitre par chapitre. Il y a Raph et Tom, des hommes de là-bas, des Libanais. Il y a Nathan, un Belge, un intellectuel, un directeur de thèse, un homme de l’U.L.B. qui cherche le contact avec la femme qu’il aime. Pris dans une guerre qui n’est pas sienne, il voit mieux la dérision coupable d’une Belgique assoupie. Ça nous donne quelques flèches bien plantées dans la cible belgo-belge. Le carton n’est pas loin. Il y a aussi David, le guerrier israélien, l’homme de l’autre camp, l’ennemi des précédents. Oui, les entrailles du soleil sont bouillantes de la violence qui les habite. Celle-ci va faire se croiser des vies qui à priori n’auraient pas dû se croiser, va forger pour certains des chemins inattendus, des rendez-vous avec la mort ou avec eux-mêmes.

On s’attache aux personnages, on sent que Nicolas Florence les vit de l’intérieur, qu’il a une affection et un intérêt particulier pour chacun. Mais plus encore que pour les personnages, on se prend de compassion pour le Liban lui-même.

Le Liban : peut-être le personnage principal du roman, en définitive. Les images de destruction, si souvent vues à la télévision dans des plans généraux frisant l’insignifiance, toujours un peu anonymes, avaient maintenant un visage pluriel, avaient une vérité intérieure, une âme. Sous l’écriture vigoureuse de Nicolas Florence bout un grand élan vers un ailleurs désarticulé. À travers mille détails rapportés, on devine que l’auteur est touché par les souffrances des peuples présents sur cette terre. Il y a dans son récit, au-delà de la fiction, comme une colère devant le désastre des affrontements et un salut généreux aux victimes.