Le titre du recueil, en forme de métaphore, évoque les pages des livres, invitations aux rêves et aux itinéraires intérieurs. Ainsi « Torii d’Itsukushima » suggère un passage entre deux mondes. Tout poème recèle sa part de mystère, tout poète se dissimule comme une pieuvre derrière son encre, ainsi que le suggère magnifiquement Fouad El Etr. La difficulté de l’écriture poétique tient alors dans un désir de partage d’un temps saisi et reconstruit. Le poète se tient « comme une âme au seuil de la porte » dans une espèce de fragilité existentielle à laquelle il oppose son encre/ancre.
Dans ce volume, aux cristallisations inquiètes du quotidien et du souvenir succèdent quelques chevauchées imaginaires sud-américaines et africaines. L’incompréhension du monde cède alors le pas au « conciliabule des feuilles », à la beauté retrouvée du réel.
Extrait
Le temps passait
Et tu ne disais rien
Rien de tes joies
Rien de tes souffrances
Le temps passait et tu étais là
Maintenant que tu as disparu
J’affronte
Les escaliers interminables
Les clefs qu’on ne trouve plus
Les rendez-vous ratés
Les petites morts quotidiennes
C’est ta façon à toi
De me parler