Composé de douze textes inédits d’auteurs provenant d’horizons très divers, ce numéro de l’Étrangère poursuit la tentative de la revue d’offrir une vision de la création la plus actuelle. Le volume réunit des textes de création poétique, des essais et des proses qui, tous ou presque, ont cette singularité de tenir entre les mots l’époque actuelle et ses dérives aléatoires. Le premier texte est celui d’un auteur discret mais hautement estimé dans les milieux poétiques francophones puisqu’il s’agit de Jean-Pierre Burgart. On lira avec attention le texte d’Henri-Pierre Jeudy, qui témoigne d’une expérience personnelle hors du commun, lorsque sortant d’une opération lourde, il fut informé des actions terroristes, notamment au Bataclan. Le numéro propose aussi des inédits de Sereine Berlottier, Élodie Simon, Nathaniel Rudavsky-Brody et Katia Roessel, ainsi que de plusieurs autres jeunes auteurs. On retiendra, parmi les essais, celui de Christian Ruby, qui poursuit son travail de réflexion approfondie sur la question du spectateur à l’époque moderne, en relisant Freud à la lumière de ce sujet. Mais aussi la suite en prose de Didier Cahen qui montre combien la langue peut très bien ne rien dire tout en étant intarissable.

Pierre-Yves Soucy, « Ouverture. Au-dedans… des liens tressés » ; Jean-Pierre Burgart, « Pris par le temps  » ; Henri-Pierre Jeudy, « Les contretemps du monde » ; Sereine Berlottier, «  récit » ; René Noël, « Traits  » ; Élodie Simon, « De hautes terres » ; Nathaniel Rudavsky-Brody, « En lieu de silence » ; Katia Roessel, « variations (orphée/dionysos) » ; Didier Cahen, « Pensum  » ; Pierre Drogi, «  Hypographes  » ; Harry Szpilmann, « Du vide réticulaire » ; Jean Edelbluth, « Joncs et genêts à la portée du jour » ; Christian Ruby, « Sigmund Freud : une trajectoire du spectateur ».