• Sous-titre: Journal d'un retour
  • Auteur(s): Jean-Michel Aubevert
  • Éditeur: Le Coudrier
  • Genre: Récit
  • Format: 14 x 20 cm
  • Nombre de pages: 256 pages
  • ISBN: 978-2-930498-63-8
  • Parution: 2016
  • Prix: 18 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué (Belgique). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Ce livre, ni confession ni retour complaisant sur soi, est un cri de désespoir et de révolte, une protestation sous forme de lettre adressée à un jeune paroissien (c’était lui dans une autre vie) dont l’adolescence fut sabordée.
[…]
La jeunesse, non celle, rêvée, qui fut la nostalgie de mon existence, la bienheureuse qu’ont bercée les marraines, qu’ont bénie les fées, mais la réelle, l’atroce adolescence sous des auspices féroces, me revint à l’esprit. Ce fut comme un tapis de mémoire où je dérapai, à moins qu’il ne fût tapis rouge dérobé sous mes pieds. J’en vis se dérouler le tapis devant moi comme des marches en bas desquelles j’étais ramené à mesure que je tentais de les gravir, jusqu’à ce qu’il ne reste plus que cendres de ces espérances qu’on place dans l’enfance. Les évènements s’enchaînèrent dans mon esprit comme le deuil d’une jeunesse retrouvée, peut-être mort-née. Avais-je la moindre chance d’entrer dans la danse de l’existence comme au don d’une vie ? Pour peu que j’entre dans l’espérance, on m’en ôterait la présomption, en sorte que je fus précipité dans l’exclusion et la négation…

Jean-Michel Aubevert

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Extrait

Vis-à-vis de la morale catholique, il faut considérer que l’état de péché est la norme, c’est ce qui fidélise à l’Église. Mieux vaut s’en remettre à la grâce de Dieu, qui reconnaîtra les siens. Ne laissez à l’Église que l’office des offices, d’autant que l’au-delà est éminemment problématique. Si Dieu existe, c’est qu’Il est libre.
Aucun testament ne peut enclore l’éternel.

Aimez, le Salut viendra par surcroît.
Si le Ciel appartient aux inquisiteurs et aux croisés, aux djihadistes, préférez l’enfer : il sera plus fréquentable.

Au reste, respectez les convenances et sacrifiez aux sacrements par courtoisie. Surtout, n’en faites pas une question de conviction; votre sincérité serait déplacée. Ne vous gênez pas de singer ce qu’on vous oblige à feindre.
Ne craignez pas de communier à l’occasion, cela attestera de votre dévotion.

Imitez le Troupeau en bêlant au Berger.
Soyez flexible comme le roseau pensif. Dérobez-vous au confesseur, à défaut, jetez-lui en pâture des peccadilles, des scrupules, que sais-je, vous vous êtes attardé à deviner un sein.
Du moins, vous ne focaliserez pas l’anathème. Quelle peut être la pertinence d’une conscience, sa crédibilité, si l’on n’en a pas la liberté, pour ainsi dire la jouissance, ni hors la Foi, ni dans la Foi?

À quoi bon nous enseigner Montaigne, Descartes, Rousseau, Pascal, s’il ne nous revenait pas de nous faire une opinion? Pascal prêtait au flexible roseau de penser pour s’en remettre aux directeurs de conscience de Port-Royal. Il eût été mieux inspiré de prêter de penser à un piquet. Quant au Pari, sa jeunesse était derrière lui et c’est ce que je ne voudrais pas miser. Vivre n’était pas devant lui mais mourir.