• Auteur(s): Michel Joiret
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 114 pages
  • ISBN: 978-2-807004-64-1
  • Parution: Septembre 2024
  • Prix: 15 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Récemment admis à la retraite, Aurélien Delevert a quitté sa chaire à la faculté des Lettres de l’université de Bruxelles pour une vie paisible entre la rue de l’Uruguay et le bois de la Cambre… Le vieil homme, qui n’a cessé d’enseigner l’Histoire comme un livre de contes, trouve une oreille attentive chez sa petite voisine, Fabrizia, et une fascination ambiguë chez la mère de celle-ci.
Mais les bizarreries de l’alchimie cérébrale le lancent dans un va-et-vient entre le présent et la vaste fresque de sa mémoire, depuis une enfance dans le Bruxelles de la guerre et de la Libération jusqu’aux années d’enseignement en Tunisie puis à l’université.
L’auteur nous entraîne dans les méandres de l’âme humaine, là où se mêlent les rencontres, réelles ou fantasmées, la quête de sens, les éclats de bonheur et l’ombre des regrets.

Extrait

Accablé par la chaleur, flétri par la transpiration, Aurélien […] se laisse choir dans un faux sommeil qu’une partie de lui convoite mais que l’autre redoute, pareil à une porte qu’on entrebâille et qu’on tarde à refermer. Trouble de l’âge ou simple désaffection pour le moment vécu ? Et comment en saisir la portée ? L’abandon trace en lui d’étranges péripéties. Il siffle continûment une note aiguë, audible à lui seul et menaçante…
Le temps en jachère, le vieil homme prend conscience qu’un singulier voisin partage son banc. Costume victorien, veste à queue noire, chemise blanche, gilet noir à boutons dorés, cravate noire et haut-de-forme, que l’inconnu soulève pour se présenter : « Édouard Keilig, architecte-paysagiste et inspecteur des plantations. » Il sourit : « Mon accent ne peut vous égarer ; je suis d’origine allemande, vous l’aurez deviné ! Depuis une dizaine d’années, 1853 plus précisément, je suis chargé par le baron Charles Ernest de Man de Lennick d’aménager ce bois que vous aimez tant… »
Il se lève, défroisse son pantalon et poursuit en fixant son interlocuteur : « Un peu comme vous, mon cher, je me suis approprié ces lieux en les modelant à ma guise. » Il lève le doigt pour appuyer ses dires : « Mais vous ne devinerez jamais la raison première de mes travaux d’aménagement… »