Paul Lambda est né et vit. Il n’est ni Belge ni surréaliste et il nous prie de le pardonner. Il écrit des miettes et, les jours heureux, des confettis. Il persiste souvent et signe parfois. Il n’est pas encore traduit en japonais. L’horizon se fait attendre est son premier recueil d’aphorismes. On y découvrira des phrases conçues dans la dentelle, des propos qui coulent comme le sable entre les doigts, des mots s’articulant avec une telle évidence qu’on se reprocherait volontiers ne pas avoir pensé la formule avant lui.

Extrait

Une fin du monde à la fois, s’il vous plaît.

*

L’enfer étant plein, la salle d’attente fut inventée.

*

La neige a couvert mon crime mais révélé ma fuite.

*

Je me serais volontiers reposé mais je dois arroser mes lauriers.

*

Les nuages ? Des vagues qui ont réussi.

*

— Quelle heure est-il ?
— Dimanche.

*

Les marchands de sommeil vendent les rêves en option.

*

Je ne change pas mais les autres se modifient.