Poète classique de haute tenue et de grande exigence, maître du vers, intarissable forgeur d’images, Gérard Prévot (1921-1975) composait ses poèmes comme de véritables œuvres musicales.
Engagé dans son temps mais distant, cet idéaliste pessimiste est pris dans un perpétuel écartèlement entre le désespoir et la foi en l’amour et la solidarité. Méditation sur l’art, la vie et la mort, sa poésie a encore à nous parler, s’il est vrai que « L’inutile jamais ne fut plus nécessaire ».
Ce volume réunit l’Impromptu de Coye (1972) – dernier livre de poésie de Gérard Prévot, poème-testament qui est aussi un chef-d’œuvre de la poésie néo-classique belge – et les denses et lumineuses Élégies dans un square décapité (1958). À ces deux recueils s’ajoute un choix de poèmes opéré dans les six autres recueils de l’auteur.
La trajectoire littéraire de Gérard Prévot (1921-1975) s’est faite en deux temps: d’abord une longue période marquée par une œuvre poétique importante (Récital, 1951) et par plusieurs romans fondés sur les souvenirs et les rancunes personnelles (la Race des grands cadavres, 1956). Au cours de cette période, il s’essaye avec succès au théâtre (la Nouvelle Eurydice, 1964) et fait paraitre un essai (la Haute Note jaune, 1967) dans lequel s’expriment l’exigence et la rigueur d’un écrivain doté d’une incontestable facilité d’écriture. Ensuite, à partir de 1970, Prévôt se tourne vers le fantastique et publie des contes et récits qui tranchent sur les habitudes du genre par la sobriété et le classicisme de leur style.