
J’ai laissé venir à moi des fantômes ; ils ont la tête de l’horizon, les membres du souvenir, le coeur des disparus, le pas du silence, un bruit de solitude dans cette maison que je connais… Ils ont appris à frôler, déranger, se faire discrets, entrant et sortant par la porte des yeux. Si je peux les retenir, ce sera pour leur donner cet instant. L’instant de la page. Le poème. Mon fantôme.
Florence Valéro
Extrait
ils ont pour pas
un frôlement
sur l’étendue des vols
la force du cœur
le mouvement de personne
dans chaque reflet
un écartement blanc
**
elle demande son chemin
la maison est là-haut
à sa voix reconnaissez
les stridences d’un bal
sous les plis de sa robe
une époque
ne vous reconnaît pas
les nuages l’escortent
renoncez à l’aimer
vos jours ne sont pas
l’apanage du ciel