Lisbonne est le récit doux-amer de la fin de la carrière de Tosechi, mage mystérieux aux pouvoirs spirituels exceptionnels. C’est le déclin d’un homme de spectacle dépassé par la modernité, qui partage avec son fidèle agent Moreno les tournées dans des salles des fêtes au public clairsemé et les chambres d’hôtel vétustes, après avoir connu les salles enthousiastes et les célébrités, les hôtels quatre étoiles et les croisières transatlantiques. Échoués tous les deux à Lisbonne, ils semblent ne plus pouvoir rien espérer, jusqu’à ce que Moreno rencontre une femme blonde…

Le trait subtil d’Aude Samama s’accorde magnifiquement à la nostalgie du scénario de Jorge Zentner ; ils nous livrent tous deux un album aussi lumineux et profond que le ciel de Lisbonne.

« C’est avec la vie et les expériences des gens ordinaires que s’écrivent les histoires. C’est avec la vie et les expériences de quelqu’un comme le mage Tosechi que s’écrivent les légendes. C’est avec la vie et les expériences de quelqu’un comme Moreno – l’agent de Tosechi – qu’histoires et légendes finissent par s’entrecroiser pour tisser une seule et unique trame. La légende raconte que Tosechi était concertiste virtuose, et que son instrument était le mystère. La légende dit et répète incessamment que la célébrité, la gloire et la fortune de Tosechi étaient devenues immenses. Sans apporter aucun détail, l’histoire et la légende s’accordent pour affirmer qu’un jour le destin du mage Tosechi bascula, et commença à connaître le déclin. On assure qu’il y eut un dernier passage par Venise… Deux ou trois ans plus tard, la vie avait fini par conduire doucement, inévitablement, Tosechi et son agent jusqu’à Lisbonne. »

Jorge Zentner