
Sylvia Buho nous livre un récit très intime en prose poétique, dur, poignant. Au-delà de toute considération philosophique, religieuse ou de « morale », au-delà même de ce qui l’a motivé et que l’on ne fait que vaguement deviner, le livre raconte la souffrance physique et psychologique d’un avortement. « La douleur, sans masque et sans filtre. Elle se répand dans ma chair à en geler mon cœur, à m’en geler les os ».
Un acte réalisé peut-être dans des conditions difficiles, et qui s’est « imposé » à l’auteure du récit, à son âme défendante…
Le livre est douloureusement poétique. Sincère, sans faux-semblant. « Je parle de toi et j’ai l’impression de te trahir. Aucun mot n’est assez fort pour exprimer l’intensité de mon amour. Je continue à t’écrire des poèmes, à te chanter des chansons pour que, au-delà des étoiles tu entendes la voix de ta mère, et tu t’endormes. Je vis la vie d’une autre depuis que ton corps ne grandit pas dans le mien. Mon corps se languit de la vie d’une autre depuis que la mort se profile à chacun de mes cycles ».
— Martine Rouhart