• Auteur(s): François Degrande
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 236 pages
  • ISBN: 978-2-807004-08-5
  • Parution: Octobre 2023
  • Prix: 21 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Santos est professeur de littérature classique à l’université de Saint-Jacques de Compostelle. Il vit sur la côte de Galice avec sa femme Lucía, thérapeute pour enfants. Des enfants dont leur couple est privé. Anarchiste pessimiste, un tantinet alcoolique et pourfendeur des séquelles du franquisme, il est souvent en butte au harcèlement de la Guardia Civil.
Mais le Prestige s’abîme au large et, avec une cohorte de volontaires, Santos lutte contre la marée noire qui déferle sur ses chères plages.
Au petit jour, sur les rochers du Cabo Fisterra, il découvre un nourrisson abandonné dans un couffin. Il emporte l’enfant avec l’intention de le remettre aux autorités, mais repasse d’abord chez lui. Et la machine infernale s’enclenche. Lucía a disparu, laissant un mot d’adieu, et Santos procrastine dans un rêve de paternité. Rêve qui va se muer en cauchemar.
Emprisonné, accusé d’avoir enlevé l’enfant et assassiné sa femme, Santos, à travers les péripéties de cette journée terrible, se raconte à son avocat. Mais quand on vit en symbiose avec La Mancha et ses légendes, on n’est pas impunément fasciné par certain Hidalgo à la Triste Figure.

Extrait

Tu serres le petit contre toi. Cet enfant trouvé sur le cap Finisterre quand tu racles le fioul du Prestige est une hallucination. Tu respires le pétrole depuis plusieurs jours. Comme avec l’alcool, qu’il t’arrivait de consommer avant la marée noire, un scénario vaporeux a dû s’écrire tout seul.
Tu serres le petit contre toi. Tu cherches ton chemin entre les lignes du menu de l’Océan Nouveau. Tu débarrasses à peine la nappe noire de la plage que la mer te ressert la même chose. Une louche de coquillages noirs. Une cassolette de poissons noirs. Et des oiseaux noirs qui poussent des cris stridents d’agonie pour étouffer les pleurs de l’enfant. Inconsolable. Sa présence relève du surnaturel. C’est pour ça que tu crois en lui. Tu t’interroges à nouveau. Est-ce un enfant ? Une créature de bois marin rendue humaine par la tragédie ? Ça sent la godasse cramée partout autour de toi. Tu retires tes gants. À cet instant, tu sens que si lui n’est pas un vrai enfant, toi tu es un vrai père. Et tu oublies ce que la vie ne t’a pas donné. Tout ce qu’elle t’a pris.