Un poète rêve d’une œuvre effaçable. Un livre contient une introuvable page en trop — jamais la même ! Une peuplade pratique l’amour des essences de bois rares comme une forme de bibliophilie. Un espion est poursuivi par une mélodie entêtante qui signera l’arrêt de son destin. Des cités perdues dans le désert sont à la fois partout et nulle part… Les nouvelles de Daniel De Bruycker sont habitées de reflets trompeurs. Les lieux, les êtres, la littérature même y sont frappés d’incertitude. Elles ne connaissent d’écrivains qu’apocryphes et suggèrent qu’on n’est jamais que le prête-nom de soi-même. Le charme ensorcelant des contes orientaux ne leur est pas non plus étranger. Elles célèbrent en somme les pouvoirs mystifiants de l’imagination, pour l’égarement délicieux de la lectrice et du lecteur.