Au commencement était le récit d’espionnage, un livre de « genre ». Là-bas, tout au fond, il sert d’ossature, de ligne directrice. Bien entendu, comme dans les bons ouvrages de genre, l’essentiel passe ailleurs, entre les lignes de force de la structure. Il faut donc qu’elle soit apparente, au premier plan, pour qu’on ne la voie presque plus.

Il y a Jasper, ses observations, les personnages qu’il croise au fil du récit, le monde qui l’entoure, à tout le moins la vision morcelée qu’il en a. Suivre Jasper, l’observer et, à travers lui, observer son univers qui se dérobe, en mutation.

Et Il y a Casper, sorte de doppelganger, qui des quatre coins du monde envoie des cartes postales laconiques. Jasper ne parle pas beaucoup. Il se laisse guider par la vie, suivre et observer. Jasper travaille pour un service de « renseignement ». Pour autant il ne voyage pas de par le monde. Jasper est une sorte d’anti-James Bond.

Les influences, stylistiques et narratives, de ce projet ne sont naturellement pas à chercher du côté de la bande dessinée mais plutôt du côté de la littérature et du cinéma : Don Delillo, JG Ballard, Michael Caine, etc. Récit en gestation depuis plusieurs années, Lundi fin de journée ne trouve sa forme définitive que lorsque l’évidence se fait jour. L’ordinateur en est l’outil. Ce livre est entièrement réalisée à l’ordinateur, pixels apparents pleinement assumés.