Maman apprivoisée, écrit pendant la maladie de l’auteure, est la suite de son premier recueil de poèmes, Maman sauvage (2015). On y retrouve la même attention extrême aux joies et aux douleurs de la maternité, cette fois rendues encore plus troublantes par l’avancée de la maladie qui devait emporter Geneviève Elverum en 2016.

ATTENTAT

J’ai oublié de dire
qu’au matin de mon accouchement
on avait avec nous
le New York Times
du dimanche d’avant.

En couverture
les bureaux
pleins d’empreintes ensanglantées
de Charlie Hebdo
presque deux semaines plus tôt.

L’image m’est revenue
pendant les vingt-sept heures
qui ont suivi.

J’ai lu quelque part
que donner naissance
c’est se rapprocher de la mort.