Cet ouvrage tente de saisir les diverses manifestations de ce que Cornelius Castoriadis nommait le « ciment invisible tenant ensemble cet immense bric-à-brac de réel, de rationnel et de symbolique qui constitue toute société » et que sont les mémoires collectives. Cette démarche s’effectue selon une déclinaison en trois registres.

Les mémoires en tant que représentations, que celles-ci soient d’ordre médiatique, sociologique ou identitaire ; en d’autres termes, ce que les mémoires collectives, leur élaboration et leur usage peuvent dire de nous.

Les mémoires en tant que moyens d’actions, allant de l’instrumentation politique et juridique à la commémoration et au travail pédagogique.

Enfin, les mémoires en tant que projections, soit les différentes façons par lesquelles les mémoires collectives peuvent se retrouver projetées dans le débat public, le paysage urbanistique, les combats citoyens d’aujourd’hui et de demain.

La volonté qui anime ce livre relève ainsi de l’exploration – non exhaustive – des diverses déclinaisons par lesquelles le passé, en tant que mémoire(s) collective(s), se déploie au sein du présent mais aussi par lesquelles le présent travaille le passé. Ou, pour paraphraser le philosophe Walter Benjamin, l’objet de ce livre pourrait peut-être se formuler comme une volonté d’observer les diverses constellations que le présent peut former avec le passé.

Ouvrage collectif sous la direction de Geoffrey Grandjean, Gaëlle Henrard et Julien Paulus.
Contributions de Bernard Balteau, Mathieu Cimino (université d’Oxford et Sciences Po, campus de Menton), Rudi Creeten, Sarah Demart (université de Liège et Kuleuven), Sophie Ernst, Nadim Farhat (Université catholique de Louvain et université de Namur), Maylis Ferry (Sciences Po Bordeaux et université de Bristol), Pierre Ginet (université de Lorraine), André Gob (université de Liège), Olivier Hamal, Jérôme Jamin (université de Liège), Sébastien Ledoux (université Paris 1 et science po paris), Yves Monin (Démocratie ou barbarie), Jérôme Nossent (université de Liège) et Isabelle Veyrat-Masson (CNRS, Paris).