Mes hamsters se lit comme une autobiographie dont on aurait évacué le superflu pour ne se concentrer que sur quelques thèmes obsédants : le milieu d’origine, le poids de la religion, le jardin derrière la maison, mais aussi ces fameux hamsters, indissociables des souvenirs de l’auteure. Autant de motifs qui font tourner la petite roue de la mémoire avec tout le grinçant qu’il faut. Car l’écriture de Véronique Roelandt n’est pas sage. Elle semble l’être. Mais à coups de touches mordantes et ironiques, elle tient davantage de William Cliff et de son Autobiographie que du carnet de catéchisme. « Mon dernier hamster portait un nom de dessin animé, ce qui ne l’a pas empêché de crever », peut-on lire par exemple. Chef-d’œuvre de concision, ce texte a le goût d’un album de photos de famille, à ceci près qu’ici, les photos ont la voix, elles parlent ! C’est là la grande réussite du projet. En nous parlant de nous, ces photos nous émeuvent et réactivent la roue de nos propres souvenirs.