Michel Van den Bogaerde, dont Métaphormes est le premier recueil de poésie édité, est également peintre et graveur.
Les correspondances qu’entretiennent son écriture et son expression picturale sont étroites et parfois même confondues. La forme poétique, vers ou prose, est la pratique la plus ancienne à laquelle il s’adonne, depuis bientôt un demi-siècle.

Un recueil tout en nuances, à fleur d’apparences dans un relent d’automne où la vague vient mourir sur la plage qui se noie, sans consolation jamais, sinon le regard qui fait vivre brièvement le monde donné et reçu que balaiera l’onde.
À lire en toute lucidité.

Jean-Michel Aubevert

Extrait

L’Étranger

Il est venu de derrière la nuit
Il a marché longtemps
D’un pas long
Et lent
Il n’a rien dit
De lui
Il n’a parlé que de la nuit
On n’a pas questionné l’ennui
Mais personne n’a ri
Chacun a su qui il était
Et chacun s’est tu
Personne n’a entendu
Rien qu’il dise
Au sujet des cendres grises
Qu’il laissait derrière lui
Il est venu la nuit
De derrière la vie
Avec des yeux de cendres
Et des chemins défaits
Mêlés à ses cheveux
Comme les larmes aux yeux
De qui le regardait
Sur le chemin descendre