Ce recueil est composé de huit parties de longueur variable. Les titres de ces parties, lus à la suite, pourraient former un poème, court et elliptique:
Passage du mot
Cela vient dans l’oubli
Un lien de rien
Là où ça commence
Le lieu premier
L’invisible
Là où se noie
La mise au monde.
Dans une note de travail publiée en 2014, Claudine Bohi écrivait : « Être poète pour nouer la peau au monde. La poésie est une tentative de faire un nœud, dans la langue qui est à tout le monde, un nœud avec la peau individuelle. La poésie est une tentative, tentation d’incarnation. Mettre le corps au monde. On échoue, mais on tente de l’amener au réel. On recommence.
« […] La poésie non seulement ne dit pas le sens commun, mais restitue l’ombre de la langue, dont nous avons besoin pour vivre, pour être et pour aller au monde. »
Ainsi le corps est-il dans le monde.
Les fleurs peintes d’Anne Slacik, s’ouvrent elles aussi sur le monde.
Ainsi met-on au monde la poésie.