Au sommaire : Marilyn Monroe en mauvaise posture, le supertanker capturé par les pirates somaliens, le majordome de Monsieur Hitler qui donne finalement toute satisfaction au camarade Staline, la tortue qui fait peur à Fidel Castro, la guerre des soutiens-gorges à cause d’un seul Japonais, quatre petits cannibales qui ont mal au cœur, Nicole Kidman en pleine crise de Botox… et ce n’est pas tout.
De 2004 à 2009, Daniel Fano a publié aux Carnets du Dessert de Lune un cycle de quatre chroniques (L’Année de la dernière chance, Le Privilège du fou, Sur les ruines de l’Europe, La Vie est un cheval mort) décrivant une humanité qui court après un bonheur essentiellement publicitaire et appelle de ses vœux toutes les catastrophes possibles… y compris sa propre disparition. Dans cette prose de guerre implacable, un défilé fou de célébrités traverse le fracas des informations plus ou moins truquées par les médias, un défilé d’icônes qui apparaissent comme ce qu’elles sont réellement : des marchandises à vendre, à consommer, à détruire et qui sont destinées à faire vendre, consommer, détruire aussi d’autres marchandises.
Dans Ne vous inquiétez plus c’est la guerre, sorte d’épilogue à sa tétralogie polyphonique en prise directe sur le « cauchemar de l’Histoire », Daniel Fano s’attache au sort de quelques actrices hollywoodiennes (notamment Kim Novak et surtout Marilyn Monroe) particulièrement représentatif du caractère pornographique et prostitutionnel des rapports et réseaux sociaux contemporains. Ici, pas d’illusion lyrique, pas plus d’espoir que de désespoir.
Daniel Fano (1947-2019) a vécu en France et en Allemagne avant de s’installer à Bruxelles. Il a été journaliste de 1971 à 2007. Il est entré en littérature en 1966, encouragé par Joyce Mansour, Henri Michaux et Dominique de Roux. Auteur culte depuis sa révélation par Marc Dachy et Bernard Delvaille en 1973-1974, il est l’auteur de nombreux ouvrages souvent inclassables qui lui ont valu le prix de la SCAM Belgique en 2007.