• Auteur(s): Françoise Pirart
  • Éditeur: M.E.O.
  • Genre: Roman
  • Format: 14.8 x 21 cm
  • Nombre de pages: 216 pages
  • ISBN: 978-2-8070-0458-0
  • Parution: Août 2024
  • Prix: 20 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen

Une ville de province dans les Ardennes. Dans le centre pour réfugiés où elle travaille, Lena croise un gamin un peu sauvage qui prétend s’appeler Niznayou. Intriguée par son attitude mystérieuse, la jeune femme découvre peu à peu son passé, du temps où il vivait avec sa mère à Grozny, en Tchétchénie, sous les bombes russes. Entre Lena et son protégé naît un sentiment d’empathie et de tendresse. Confrontés chacun à la violence – elle dans son couple, lui par la guerre –, tous deux ressentent le besoin puissant d’être aimés.
Autour de cette rencontre, quelques chasseurs en mal d’émotions fortes qui se prennent pour des justiciers, un aventurier au grand cœur suffisamment étrange pour faire naître une rumeur, deux vieux solitaires, une forêt où l’on peut se perdre… Tous gens ordinaires, mais dont les uns vont apporter un nouveau souffle de vie à Niznayou tandis que d’autres se laisseront emporter par leurs petits délires. Et au centre de tout, l’enfant. Mais que savent-ils vraiment de lui ?

Extrait

Sous la végétation, le chemin a presque disparu. Le sous-bois est parsemé de plaques blanches. La neige est tombée les derniers jours, une neige traîtresse, il le sait. Haletant, il s’adosse à un arbre. Des battements sourds cognent à ses tempes, sa tête éclate. Il se force à inspirer et expirer lentement. Malgré le froid, il transpire, la sueur colle ses vêtements à sa peau. Une ronce lui a déchiré la joue droite. De la main, il essuie la traînée rouge. Ses oreilles bourdonnent. Et toujours ce battement, obsédant, régulier comme un métronome, roulement de tambour qui fait vibrer tout son être. Il a un goût de sang dans la bouche. Chaque bruissement est une menace, la forêt serrée un piège dont il ne peut s’échapper. Au croassement d’une corneille, il tressaille. Rivé sur place, il guette. Il n’entend plus rien, ni leurs cris, ni les craquements des branches sous leurs bottes, ni les jappements des chiens. Mais le répit est de courte durée. De nouveau, au loin, des aboiements et une voix d’homme, impérative.