• Auteur(s): Caroline Bouchoms
  • Éditeur: Le Coudrier / Coudraie
  • Genre: Nouvelles Contes Proses brèves
  • Péritexte: Ill. de l'auteure
  • Format: 14 x 20 cm
  • Nombre de pages: 171 pages
  • ISBN: 978-2-930498-91-1
  • Parution: 2018
  • Prix: 20 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Autodistribué (Belgique). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Treize nouvelles, dédiées à toutes les femmes réelles ou imaginaires, et à ceux qui peuvent les aimer.

Nous sommes là où se fait notre histoire, nous dit l’auteure : au présent de notre vie. Sur cette voie aux étapes multiples, nous avons rendez-vous avec l’amour, avec la mort, avec la joie, la violence et la haine, l’amitié, la beauté, la bonté, l’ivresse, la folie, la sagesse, la solitude. La colère, l’ignorance et les passions. Nous ne pouvons que marcher. Marcher. Jusqu’à ce que la mort nous emporte. Nous trébuchons, nous chutons, nous nous redressons, nous dansons… tant que le souffle nous emporte.
N’oublie pas que la vie t’aime, c’est ce que Régine Krochmal, ma grand-mère de cœur, me disait lorsque, essoufflée, j’avais besoin de réconfort. Grande résistante et prisonnière politique durant la seconde guerre mondiale, elle m’a transmis que tout ce qui compte, c’est de vivre avec un cœur grand ouvert, et d’aimer, envers et contre tout. Telle est la voie sacrée du guerrier.
Ce recueil est une invitation à la résilience. Une ode à l’Amour, à l’œuvre d’art que peut devenir notre vie. Les textes qui le composent ont jailli de moi. Je n’ai rien voulu écrire. Tout était déjà là, au bord du gouffre des rêves et des souvenirs. Il m’a fallu trouver le courage d’accepter d’y plonger, et, telle le Phoenix, me laisser transporter par-delà cimes, abysses et abîmes : là où se fait notre histoire.

Extrait
Au moins, avec les morts on ne se dispute pas. Enfin… On pourrait… Ma grand-mère, la mère de mon père, sur sa tombe à elle, je n’irai jamais m’accroupir, parce que je ne l’aime pas. Elle non plus, elle ne m’aimait pas. On n’est pas obligé d’aimer tout le monde et tous les morts non plus, on n’est pas obligé. Ça n’est pas vrai de dire qu’on doit.
Je préfère d’ailleurs parler aux morts que je ne connais pas et qui ne me connaissent pas non plus, ça fait moins de problèmes. Bon. Les morts que j’ai aimés quand ils étaient vivants, à eux je veux bien parler. À eux, je parle. Maintenant qu’ils sont morts, on se comprend encore mieux. C’est ce que je crois. Ma grand-mère préférée par exemple, à elle je parle tous les jours. Et souvent, la nuit aussi. On se voit dans mes rêves. La dernière fois, elle était habillée tout en blanc, avec ses cheveux rouges, sa petite canne, et ses yeux de chouette, elle me souriait. Elle me disait je t’aime, n’oublie pas que la vie t’aime.
Ça non, j’vais pas l’oublier grand-mère, je te le promets.
Quand j’avais six ans je ne savais pas tout ça, que la vie m’aimait, je ne savais pas. Je croyais qu’on ne m’aimait pas, c’est pour ça, je pleurais beaucoup. Beaucoup.