Bruxelles est une ville en plastique, comme le reste de la planète : on y voit courir des petits bonshommes dérisoires, emportés dans le courant de leur vie comme des bouteilles vides à la surface du canal. On rit, on se bat, on se débat, puis on se laisse aller et on se retrouve noyé dans la vase, sans avoir rien remarqué. À moins qu’un soubresaut ne change le cours des choses. Il suffit de presque rien : une tache de sauce, un appareil photo, une agrafeuse, un abri de jardin ou un paquet de cigarettes pour qu’une vie banale bascule dans la grande aventure, pour que l’absurde redonne des couleurs à une existence terne.
Nicolas Ancion est né Liège en 1971. À vingt ans, il a déjà été récompensé deux fois par le prix international Jeunes Auteurs. Premier roman en 1995 (Ciel bleu trop bleu), puis une dizaine d’autres, qui lui valent de nombreux prix littéraires. Cherchant à renouveler les situations d’écriture, il aime les performances littéraires, se faisant par exemple enfermer à Bruxelles, New York ou Berlin pour y écrire des romans en vingt-quatre heures.