O, l’œuf est un livre composé autour des seules lettres du mot « œuf ». Chaque page se présente comme un diptyque : dans la partie supérieure figure un tableau ponctué de lettres et d’une ligne horizontale représentant un plan d’eau ; dans la partie inférieure, une partition ou les supports acoustiques dudit tableau.
Comme l’écrit Francis Édeline, spécialiste des poésies visuelles et concrètes, qui en a analysé les dimensions formelles et rhétoriques, « ces morphogrammes sont au service d’un projet axiologique centré sur le symbolisme de l’œuf. C’est la vie, c’est l’existence humaine, c’est le monde entier qui sont entraînés dans un perpétuel mouvement cyclique d’engendrement et de reconnaissance. Avec la complicité de notre système d’écriture. »
Le livre est une adaptation graphique fidèle au tapuscrit original inédit d’Yves Namur, dactylographié sur papier machine en 1984.
Yves Namur est né à Namur (Belgique) en 1952. Médecin, éditeur, il est également l’auteur d’une trentaine d’ouvrages. Parmi ceux-ci le Livre des apparences (Lettres Vives, 2001), les Ennuagements du cœur (Lettres Vives, 2004) ou Dieu ou quelque chose comme ça (Lettres Vives, 2008). Il a également rédigé plusieurs anthologies avec Liliane Wouters dont le Siècle des femmes et Poètes d’aujourd’hui. Ses livres sont traduits et publiés dans une quinzaine de langues et ont reçu de nombreux prix parmi lesquels le Louise Labé, le Tristan Tzara, le Prix littéraire de la Communauté française et tout récemment le prix international Eugène Guillevic pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique et membre correspondant de l’Académie européenne de poésie.