• Auteur(s): Emilio Villa
  • Éditeur: La Part de l’oeil / Fiction
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Introduction de Aldo Tagliaferri, traduction et postface de Alain Degange
  • Format: 15 x 19 cm
  • Nombre de pages: 216 pages
  • ISBN: 2-930174-07-2
  • Parution: 1998
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Pollen (Belgique et France) Servidis (Suisse) Édipress (Québec)

Surgie au milieu des années 1930, la parole de Emilio Villa continue de déconcerter, sinon de scandaliser. C’est que sa vertigineuse diversité a été à la mesure de son pouvoir de novation. Parole, voix, écriture polémiques, nourries des heurts de parlers, dialectes, langues diverses, de leur systématique contamination, leurs formes d’expression ont eu pour effet de vider la prétention institutionnelle de toute œuvre et, refusant statut d’univocité au langage, d’accepter la poésie comme donnée. De l’existence de ce rapport dialectique, agoniste, entre l’auteur et la langue naturelle, une langue a cependant pris place : unique, sans égale en fureur et beauté. Langue qui sans doute se voulant comme une totalité esthétique, négative fût-elle, n’a de cesse, en définitive, de donner aval au corporel, d’euphoriquement verbaliser la matière en l’exténuant, de donner corps et pneuma à un « néant dire » – un non-sens qui constituerait, paradoxe central, l’unique sens acceptable. Puisse ce présent choix, établi sur le tome premier du corpus villien, événement absolu car inédit en volume dans sa translation en français, consolider la ferveur plus que grandissante, internationale désormais, autour de ce dire et genre résolument neufs, et combien actuels, afin de l’arracher à sa circulation encore par trop restreinte. Fait insoutenable eu égard à la cohérence, à la portée éthique avec lesquelles son auteur a inlassablement contribué à torpiller le pouvoir exorbitant des codes contraignants, sinon coercitifs, de la communication standard.