Écrivain et historien d’art, Philippe Jones a derrière lui soixante-cinq ans d’écriture poétique, de nombreux recueils, une œuvre importante réunie en deux volumes à La Différence. Osera-t-on dire qu’avec Parenthèses il parvient à nous étonner encore, par sa fraîcheur intacte, sa lucidité toujours aux aguets ? Parenthèses, c’est la sonate d’automne d’un grand musicien n’ayant plus rien à (se) prouver, qui rentrerait chez lui après un concert et se mettrait à pianoter d’une main une petite mélodie, atteignant sans effort apparent à une liberté et une simplicité souveraines qui donnent l’idée la plus limpide de son art. Pas un mot, pas une note de trop : en quelques pages aussi denses qu’évidentes se révèlent un paysage mental, une manière de voir et d’être au monde, en somme un condensé d’art poétique.
Philippe Jones (1924-2016) était docteur en histoire de l’art et professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles. Il fut directeur des musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Son œuvre compte de nombreux essais dans le domaine de la critique artistique et de nombreux livres de poésie, dont la plupart ont paru au Cormier et au Taillis Pré. II a reçu de l’Académie française le grand prix du Rayonnement français pour l’ensemble de son œuvre en 1980 et, en 1985, le grand prix de Poésie. L’Académie royale de langue et de littérature françaises lui a octroyé en 2008 le grand prix de poésie Albert-Mackel. Son œuvre de poète et de prosateur a été réunie en deux volumes aux éditions de La Différence.