• Sous-titre:
  • Auteur(s): Jonas Ekhr
  • Éditeur: L'Arbre à paroles / L'Arbre à paroles
  • Genre: Poésie
  • Péritexte:
  • Format: 10 x 13 cm
  • Nombre de pages: 50 pages
  • ISBN: 978-2-87406-539-2
  • Parution: 2012
  • Prix: 7 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Maison de la poésie d’Amay (Belgique et Luxembourg). Librairie Wallonie-Bruxelles (France).

Depuis plus d’une quinzaine d’années Georges Thinès et son oeuvre ont touché Jonas Ekhr. Thinès a fêté ses quatre-vingt-huit ans au mois d’avril 2011, Ekhr est presque un demi-siècle plus jeune. à travers Le Partage des airs, ce voyage à deux voix, environ cent dix poèmes en prose poétique, Jonas développe et dénude une multitude de thèmes chers à G. Thinès. Ceux-ci ne lui sont point indifférents et il n’a pas peur d’y plonger et de se mettre à nu dans une écriture qui est un pur bonheur. Il s’adresse à Thinès à propos du mot : « Tu nommes « érèbe » l’origine – le puits, la source, le royaume. L’éden enténébré, contraire de l’éden, et d’où le mot surgit. » Il célèbre avec Thinès « l’aube absolue », « l’expédition décisive » qui donne peut-être accès « aux clairières interdites » et beaucoup d’autres sujets. Jonas Ekhr rend à travers le Partage des airs un fascinant hommage à l’oeuvre considérable de Georges Thinès, homme de sciences, écrivain et musicien.

Rio Di Maria

Extrait

Tu cherches le mot. Tu le fais jaillir. Tu le couches sur le papier. Le mot s’y déploie. Le mot s’y vautre. Tu te dis : ce n’est pas le mot que je cherchais.

Tu te dois ton nom. Alors tu tentes, essaies, t’efforces de le mériter. à la fin, tu te dis : ce nom n’est pas le mien. Mais le mien, quel est-il ? Peut-être as-tu négligé ce que tu te devais.

Tu nommes « Erèbe » l’origine – le puits, la source, le royaume. L’éden enténébré, contraire de l’éden, et d’où le mot surgit. Tu entreprends sa connaissance. Tu y descends. Tu l’explores. Tu t’y perds – au besoin. Tu remontes. Revenu à la surface tu te dis : en vérité, que fais-je ici ? C’est là-bas qu’il faut demeurer.

Tu sais que le mot n’est pas tout. Que nommer n’est pas suffisant. Que dire n’est qu’un pas le long du chemin lacunaire. Mais qu’il faut en passer par là pour qu’en soi puisse un jour – ne fût-ce qu’un moment – battre le coeur des choses qui n’ont ni mot ni nom pour être, une fois, dites.