Partir avec le zèbre est un recueil de haute fantaisie,traversé par des histoires de cirque où se mêlent personnages historiques et personnages inventés pour les besoins de l’extraordinaire, de l’exubérance, de la magie. C’est « un chant de pur néant », que Serge Airoldi aurait pu composer « en dormant sur un cheval », comme l’écrivait jadis le troubadour Guillaume d’Aquitaine. Ainsi, de Buffalo Bill à Monsieur Vicaire, en passant par Ota Benga, Cyparis, les clowns Alex Porto, Pipo, Rocky Bear, Black Heart, Fellini (avec des interviews bien réelles, bien identifiées, reconstruites librement comme un puzzle nouveau), l’auteur nous plonge dans un monde lumineux, savant, baroque, et ose toutes les transfigurations pour reconstruire le réel comme un songe. Car Partir avec le zèbre est aussi un voyage, un étrange voyage marqué par une tristesse somnambulique : la tristesse qui va avec le cirque.