Par delà l’évocation du désert réel, Harry Szpilmann nous parle d’une traversée d’un désert intérieur qu’il nous livre par poèmes et aphorismes interposés.
« La subjuguante fascination de l’homme pour le désert n’émane-t-elle pas d’une sorte de passion passive et sans objet, fruit d’un désastre consumant tout et n’épargnant rien de son incendie glacé ? »
Question qu’on peut se poser à bon droit, en effet, tant le désert ne se prête guère qu’à être quitté, lorsqu’on aime la vie, ses couleurs et ses parfums.
Et, dans la dernière suite, qui aborde explicitement l’écriture :
« Écrire se révèle quelquefois être une cruelle façon d’aborder, tout en vertiges et halètements, sa propre vulnérabilité. Au risque de ne jamais s’en relever. »
« Ces quelques signes que la blancheur de la page recueille dans la concrétude de l’encre, jamais ne préserveront l’écrivant, tandis que la spirale de l’écriture l’y précipite, de l’insondable de sa nuit. »
Il n’y a rien à ajouter.
Né à Liège en 1980, Harry Szpilmann a fait des études en philosophie et en arts du spectacle à l’Université libre de Bruxelles. Il est l’auteur d’une dizaine de livres de poésie publiés au Taillis Pré et au Cormier. Lauréat du Prix-Émile Polak en 2012 et de la bourse de poésie SPES 2015, photographe amateur et traducteur à ses heures, il a récemment séjourné à Berlin, New York et Istanbul. Il réside actuellement à Mexico où il se consacre à l’écriture.