une langue ne suffit pas
alors déporter l’écriture pour traverser le temps, les temps, les territoires, et construire fragment à fragment un récit contemporain des éléments, des origines, et des sociétés humaines
le recours à la langue autre, à toutes les langues autres pour écrire ce qui ne peut pas être dit dans la langue d’origine. perdre sa propre langue, parfois, pour entrer en langues. à chaque fois, écrire à même l’autre langue
peut-être quelque chose est un moment de glossolalie. glossolalie est le projet d’écrire un poème qui traverse l’ensemble des 7000 langues de la planète. un poème comme un ensemble discret qui se construit dans et par le passage d’une langue à une autre. peut-être quelque chose est le premier état du poème, écrit en 41 langues. il y aura d’autres états, d’autres stabilisations du poème quand de nouveaux fragments seront écrits en d’autres langues
Frédéric Dumond est artiste et auteur, né en 1967. Dans son travail depuis l’origine, il est question de parler toutes les langues, de pénétrer des contextes et des logiques propres, d’expérimenter des expressions autres, de s’y attarder un temps pour les comprendre et y écrire. D’où l’utilisation de médiums différents, pour leurs vitesses et dynamiques propres installations, performances, vidéos, livres, pièces sonores, dessins…). Il a publié, entre autres, we are under attack (2011), téléologies (2007) aux Éditions de l’Attente, monde aux Cahiers de la Seine (2006), disposer/to arrange (Adéléo, 2005).