• Auteur(s): Béatrice Libert
  • Éditeur: Le Taillis Pré / Les Inclassables
  • Genre: Poésie
  • Péritexte: Frontispice de l’auteur. Préface de Laurent Fourcaut
  • Format: 12 x 18 cm
  • Nombre de pages: 84 pages
  • ISBN: 978-2-87450-208-08
  • Parution: Juin 2023
  • Prix: 14 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Tondeur (Belgique). Pollen (France).

Dans ces subtils, malicieux et délicats Poèmes en quête de nuits douces, Béatrice Libert prend le parti des mots, on est tenté de dire : maternellement. Les sachant orphelins, et orphelins des choses, puisqu’ils en sont séparés – comme après qu’on aurait coupé le cordon entre eux et elles –, elle entreprend de leur sauver la mise, en tressant autour d’eux : noms de couleurs, lettres de l’alphabet, chiffres qui sont les noms des nombres, notes de la gamme qui nomment les sons, noms des sept jours de la semaine et des quatre saisons, une manière de nid fait de matières (n’oublions pas que materia vient de mater) : matières de mots, certes, mais matières quand même, les mots étant en effet traités par elle comme des espèces de choses – le rose : « la lente chose qui s’élève en toi à l’instant où fleurit le mot dans ta bouche » –, avec leur épaisseur (polysémique), leur « couleur », leur goût sur la langue et dans la langue, les ramifications qui les relient à d’autres mots pareillement irradiés de sens multiples, de sorte que, de proche en proche, le poème suscite un monde à lui, un monde qui correspond peu ou prou à l’autre, le vrai, le réel : « Tu me dirais le brun, et nos doigts doucement pétriraient le réel. » Telle est donc la quête de toute vraie poésie, et de celle de Béatrice Libert en particulier.
— Laurent Fourcaut, extrait de la préface.

Extrait

Jeudi flâne d’une soirée à l’autre, d’un vernissage à un concert, d’une comédie à une promenade nocturne. Il quitte volontiers ses charentaises pour endosser un pékin avec cartes de visite incorporées et flûte de Champagne dans la manchette. Jeudi est pique-assiette, mais il ne l’avouera jamais.