Dans ce livre l’auteur rend compte d’une lecture sauvage de la poésie de Wallace Stevens. Ce type de lecture ne part pas d’une théorie mais se laisse tout simplement aller au plaisir de lire, plaisir que Stevens lui-même s’attendait à donner à ses lecteurs et qu’il tenait pour une qualité indispensable de toute poésie. Cette lecture ne se laisse guider que par ce que Stevens lui-même a communiqué dans sa correspondance et dans quelques essais sur sa propre conception de la poésie et sur le rôle que celle-ci a joué dans son existence. On suit l’ordre chronologique des recueils dans lesquels sont choisis des poèmes représentatifs, traduits et commentés dans leur totalité, en partie pour un public francophone qui n’est pas forcément conscient de la polysémie des vocables et expressions anglais, et dont Stevens joue pour rendre la poésie des choses et situations vécues dans lesquelles se concrétise l’idée qui a déclenché le processus créateur. En suivant cet ordre chronologique de parution, le lecteur se rend compte de la continuité de la pensée poétique de Stevens qui n’a jamais cessé de réfléchir et d’approfondir sa conception de la nature et de la fonction de la poésie dans la vie, tant dans sa propre existence que dans la conscience collective de ses contemporains. Le lecteur de ce livre aura ainsi une vue panoramique de l’œuvre de Stevens à partir de laquelle il pourra y pénétrer pour en goûter les poèmes dans sa propre lecture sauvage.
Léopold Peeters, né à Anvers (1940-2021), docteur ès lettres, a défendu sa thèse de doctorat à l’université du Witwatersrand (Afrique du Sud) sous le titre la Roulette aux mots. La Parodie et le jeu des mots dans la poésie française, du symbolisme au surréalisme (1975). Il a enseigné la littérature française et la philosophie du langage à l’université de Pretoria et publié de nombreux articles sur la poésie contemporaine, la poétique et la philosophie du langage dans plusieurs revues internationales. Une prose du monde. Essai sur le langage de l’adhésion dans l’œuvre de Bernanos a été publié aux Lettres modernes (Paris, 1984). La Lettre volée a publié son essai Pour lire Wallace Stevens. Une lecture sauvage (Bruxelles, 2014).