
Dans ce recueil, Alain Dantinne aborde dans un premier temps (« Parole abrupte ») la question du rôle de la métaphore dans la poésie. Il se méfie tant d’un lyrisme exacerbé que d’un minimalisme sec. Il vise à réunir l’expérience de l’usager du langage à celle d’un sujet inscrit dans le monde dans une « adéquation à l’être ». Cette démarche se donne à lire dans le quotidien comme dans le voyage. Des paysages de steppes et de toundra, en Laponie entre autres, entraînent l’auteur dans cet « espace du dedans », dans un regard introspectif qui l’amène tantôt sur les chemins sombres et tourmentés d’Edvard Munch, tantôt sur les traces lumineuses des habitants de ce grand Nord dépeuplé et froid. Les peintures d’Alain Dulac accompagnent le mouvement épuré des textes.