• Sous-titre: Saló ou les 120 Jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini
  • Auteur(s): Frank Vande Veire
  • Éditeur: La Lettre volée / Essais
  • Genre: Essai
  • Péritexte: Traduit du néerlandais par Daniel Cunin
  • Format: 15 x 21 cm
  • Nombre de pages: 176 pages
  • ISBN: 978-2-87317-321-0
  • Parution: 2008
  • Prix: 17.50 €
  • Disponibilité: Disponible
  • Distribution: Exhibitions International (Belgique). Belles Lettres (France).

Dans Salò ou les 120 jours de Sodome, Pasolini transpose le roman de Sade dans l’Italie de Mussolini. Mais Pasolini signale à plusieurs reprises que ce film ne concerne pas en premier lieu le fascisme, mais plutôt la société de consommation d’après-guerre dans laquelle le corps, principalement celui de la jeunesse, est exploité. Frank Vande Veire analyse le film à partir de cette prémisse. Les quatre fascistes décrits par Pasolini ne sont, en effet, pas des fascistes doctrinaires mais des hédonistes cyniques avec de l’esprit et naturellement des idées très libertines. Ils vivent entourés d’œuvres d’art avant-gardistes et citent volontiers Baudelaire, Nietzsche et Huysmans. Pasolini suggère ainsi un lien entre le fascisme et le joyeux amoralisme d’une certaine avant-garde artistique. Il fait également sentir que le fascisme ne doit pas être entendu au niveau de la doctrine, mais compris comme une manipulation libidinale des corps dégradés et fétichisés. Le fascisme devient alors une allégorie de la société de consommation qui exhorte continument les sujets à épuiser tout le potentiel de plaisir que recèle leur corps. Le sadisme d’une telle société est qu’elle soumet ces sujets à un Autre anonyme qui les terrorise dans l’ordre obscène du plaisir et jouit de l’impasse à laquelle conduit cet ordre.