Cet ouvrage tente de raconter les liens, féconds et inépuisables, qu’entretiennent la bande dessinée et le journalisme depuis le XIXe siècle. Art médiatique conciliant l’image et le texte, la bande dessinée est en effet née au creuset du journal : elle a dès l’origine exploité les enjeux de l’actualité, et a très vite imaginé des personnages qui sont eux-mêmes journalistes. Le lecteur croisera ainsi dans ce livre les parcours de nombreux héros reporters connus (Tintin, Lefranc, Fantasio, Jeannette Pointu) et moins connus (Marc Dacier, Guy Lebleu et bien d’autres), il se plongera dans l’histoire mouvementée des magazines (Pilote, Vaillant, Spirou…) et il pourra saisir les multiples interactions (historiques, culturelles, professionnelles, économiques) entre la bande dessinée et le presse. Si la perspective retenue concerne essentiellement la bande dessinée franco-belge, elle n’est pas exclusive : deux chapitres évoquent la tradition des comics anglo-saxons qui, depuis la naissance de Superman, a elle aussi vu naître un imaginaire du journalisme particulièrement riche.
Le but de cet ouvrage est par ailleurs de montrer qu’en dépit de la mort de revues comme Pilote ou Tintin, la généralisation de l’album n’a fait disparaître ni les héros reporters ni la presse de bande dessinée. La troisième partie envisage ainsi le succès du reportage graphique et de magazines tels que la Revue dessinée, qui témoigne de la vivacité intacte des échanges entre le journalisme et le neuvième art.