Ce recueil de poèmes de Lucy Torrekens est le choix de l’amour. L’amour pour son époux qu’elle a connu dans la voluptueuse éclosion de ses quatorze ans et qu’elle a mené toute une vie dans la chaleureuse émotion des corps. Lucy Torrekens touche aux symboles, elle traverse le miroir pour mieux comprendre la douleur nue, à l’état pur. La douleur qui traverse des êtres faits de chair, de sang et d’os. La douleur envahissante, pénétrante jusqu’à la moelle. Le mur infranchissable de plus jamais le regard, plus jamais les mains, plus jamais la danse folle des jours de fêtes.
On ne sort pas intact de Quand rôdent les loups…
Extrait de la préface d’Anne-Marie Derèse
Extrait
Nous partirons
par un sentier délaissé
où poussent encore
quelques herbes vertes.
Nous partirons
par un petit chemin
où les pavés si vieux
seront aussi usés
que nos corps fatigués.
Serrés l’un contre l’autre,
nous marcherons
jusqu’à tomber à genoux,
ensemble,
au pied des étoiles.
Porteurs de longue peur,
les loups ont pris
le maquis.
Comme eux,
je fuis l’angoisse
tapie dans nos ombres.
D’une aube à l’autre,
la blessure reste profonde.
On n’échappe pas
aux griffes du destin.
Ensemble, nous rôderons
jusqu’à l’orée de l’oubli.