qui a connu la rue
même la plus douloureuse
a connu cette rue le vaste d’une souffrance
qui l’abat
ou l’élève
à chaque pas la rue
qui a connu la rue
ce qu’elle est de souffrance
ne se peut plus miroir d’une chambre à hanter
une chambre
il la hurle
***
qui a connu la rue
a connu le trop vaste
le vaste de l’oubli
du non identité
le désert absolu de ces cœurs aveuglés par cela qu’ils croient vivre de ce qu’ils sont cité
qui a connu la rue a connu,
effrayé,
ce regard qui l’évite à peine entr’aperçu
ce regard qui l’emporte
et l’oubliera,
perdu
à quelques pas de là
à quelques yeux perdus