On a souvent souligné la dimension absolue du romantisme, à l’origine du culte moderne de l’art et de son autonomie. C’est oublier que cette esthétique ne perd jamais de vue la réalité physique, les rapports humains, les accidents et la pluralité des formes, si bien que l’acte créateur reste solidaire d’une expérience fondamentale du monde et de l’altérité. « Période » singulière, s’il en est, de l’histoire de l’art et de la philosophie, puisqu’il travaille continuellement à son propre dépassement, le romantisme nous aide à mieux comprendre l’art d’aujourd’hui, et donc, tout aussi bien, à imaginer celui de demain. Ces essais examinent plusieurs moments topiques des esthétiques modernes et contemporaines à la lumière du romantisme allemand, parmi lesquels : la création collective, le paysage, le chaos et le fragment, l’humour ou encore la poétique du rêve.
Olivier Schefer, philosophe et écrivain, enseigne l’esthétique à l’université Paris 1. Il est spécialiste de l’œuvre de Novalis dont il a traduit et édité plusieurs manuscrits théoriques et auquel il a consacré des essais (Poésie de l’infini. Novalis et la question esthétique et Résonances du romantisme, tous deux publiés à La Lettre volée). Il est également l’auteur de récits sur l’art et le cinéma de revenants et de fantômes.