Les rites m’ont toujours fasciné, car ils parlent une langue immédiatement perceptible, même si la signification précise des gestes et des paroles nous en échappe. Ce sont des lieux d’ancrage du sacré dans le monde : un espace circonscrit, un temps donné, un nom juste, un geste net. De loin, on n’en voit que le clinquant, les vocables exotiques, les anecdotes pittoresques. Il faut s’approprier le rite pour le comprendre, l’écrire à la première personne, car il est participatif. C’est ce que j’ai tenté dans ces courts textes : m’immerger dans un rite ancien ou lointain, sans prétendre à l’authenticité, ni même à une compréhension correcte. C’est sa résonance en moi qui m’intéresse. Le rite doit se vivre, non se dire.
— Jean Claude Bologne